Des Résistances

 

 

Le terme "Résistance" est un mot général qui ne définit pas toutes les formes d'engagements qui ont pu se rencontrer pour libérer la France. Ainsi, nous allons essayer de s'instéresser à ces différentes formes de Résistances dans le département des Pyrénées-Orientales.

 

Dans les Pyrénées-Orientales, durant les premières années, il n'y a pas d'unité. Ce n'est que plus tard, en mars 1943 que les différents mouvements de Résistance font s'unifier pour former les Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.). Voici quelques-uns de ces mouvements qui ont opérés dans le département :

 

 

1. "COMBAT"

C'est la première organisation de la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Elle naît en 1941 de deux mouvements : le Mouvement de libération nationale" et "Liberté". Structuré et organisé par un commissaire de police à Oran, révoqué par le gouvernement de Vichy, Marceau Gitard, il comprend trois responsables : Le commandant de réserve Ricart à Perpignan, Pierre Mau à Céret et à Elne et enfin Marcel Clos pour le Conflent et l'arrière-pays.

Fac similé de "Combat" paru le 1er décembre 1941

 

2. "FRANC-TIREUR"
Fac similé de "Le Franc-Tireur" d'avril 1942

Deuxième mouvement dans les PO, dont l'organistation nationale est née en novembre 1940 à Lyon, il apparaît en septembre 1941.

Dans le département, son objectif principal était la distribution de tracts et du journal éponyme. François Paulin en devient responsable mais, arrêté et déporté, il sera remplacé par Pomarola en mai 1942.

 

 

3. "LIBERATION"
Mouvement né à Clermont-Ferrand en avril 1941, il s'organise dans le département début 1942. Dirigé par Jean Olibo dans ses débuts, la direction de celui-ci est confiée, dans le département à Joseph Rous à partir du 27 juillet 1942. Cepandant il sera arrêté le 23 mai 1943 puis déporté en mars 1944. C'est alors Marcel Maynéris qui dirigera le mouvement.
la une de "LIbération" contre le STO

 

4. "FRONT NATIONAL"

Mouvement relatif au Parti Communiste clandestin. Il arrive dans les Pyrénées-Orientales, avec la diffusion dans la nuit du 29 au 31 décembre 1941 d'un tract intitulé "Front National". Début 1942, un autre tract circule dans les rues de Perpignan. Cependant, il ne s'implante fortement dans le département qu'à partir de mai 1942. On trouve alors à sa tête Charles Robert, Joseph Crouzières et André Sola qui sera arrêté et déporté fin mars 1944.

Ce mouvement se composait aussi d'une branche armée, les Francs-Tireur et Partisans français (F.T.P.F.) qui vont s'affirmer, dans le département à partir de décembre 1942.

 

5. "Organisation de Résistance Armée" ( O.R.A.)
L'O.R.A., dans le département, naît le 10 août 1943. On trouve à sa tête le commandant Puig.

 

Dans le département, circulèrent de nombreux tracts
Tract de la Résistance dénoçant le pacte Laval-Hitler

 

Vers des contacts ....

Sous l'impulsion de Londres, retransmis par les mouvements de Résistance nationaux, distribués par ces mêmes organisations au niveau local, des tracs circulent en juillet 1942 pour encourager la population à fêter le 14 juillet, fête supprimée par le gouvernement de Vichy. Ils ont été diffusés par l'intémédiaire des mouvements "Combat", "Franc-Tireur" et "Libération". Ainsi, en ce 14 juillet 1942, la place Arago (Perpignan) voit plus de 300 personnes s'amasser sur ses dalles, tous ayant une cocarde bleu, blanc, rouge à la boutonière. Tout ceci malgré la présence de fonctionnaires de Vichy.

Gilbert Brutus, interrogé par la police durant la manisfestation, raconte :"Nous nous trouvions entre le rue de l'Ange et le bureau de tabac lorsque la Marseillaise a retenti à peu de distance du socle de la statue d'Arago, chantée par quelques personnes. A ce moment des cris divers ont éclaté, poussés par les groupes du Service d'ordre légionnaire : "A mort les gaullistes", puis tout le monde a chanté la Marseillaise. La première bousculade s'est produite amorcée par les S.O.L. (Service de l'ordre légionnaire). La police s'est interposée".

Réaction spontanée, ces personnes que tout séparait, ce sont unifiées pour chanter le chant républicain. Ils ont affronté les autorités, renié l'ennemi, cru en la Liberté.

D'autre part, cette manifestation fut les prémices de la constitution des Mouvements Unis de Résistance.

 

Les Mouvements unis de Résistance

Réalisé au niveau national le 26 janvier 1943, les mouvements "Combat", "Libération" et "Franc-Tireur" fusionnent, au niveau du département, en mars 1943. Ainsi sont créés "Les Mouvements unis de Résistance". Dirigés par le commandant Viaux issu de "Combat", ils visent à préparer, dans la perpective d'un débarquement, le terrain aux alliés à travers le renseignement, la constitution d'un maquis de réserve et le franchissement de la frontière.

Les organisations militaires de ces trois mouvements, désormais nommées "Armée Secrète", sont placées sous le commandement de Louis Torcatis. De plus, le Service de renseignements est confié à Gilbert Brutus, les Groupes francs à Albert Truze, le Noyautage de l'administration publique à Mathieu Py et le Recrutement, organisation et propagande à Martin Vives. Tous ces services sont confiés à des personnes appartenant aux différents anciens mouvements.

Il y a une unité dans les mouvements de la Résistance dans les Pyrénées-Orientales.

 

 

A tous ces mouvements, nous pouvons ajouter les maquis, les résaux et autres organisations ayant pour but de libérer la France.

 

Les Maquis

 

Les premiers maquis apparaissent dans le département à partir de 1943, leur principales actions consistant en des attentats, sabotages, guérilla.

Parmi les maquisards nous trouvons des jeunes refusant de se rendre au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), des clandestins français et étrangers et des Républicains espagnols.

Il existait dans les Pyrénées-Orientales plusieurs maquis, dont :

1. Le maquis de Caixas, premier maquis apparu dans les P.O., composé, en février 1943, de 12 réfractaires au S.T.O.. Il était placé sous le commandement de Pierre Mach.
2. Le maquis des Ambouillas, né en 1943, il est composé de 15 hommes et est situé au dessus de Villefrance-de-Conflent. Il sera dissous devant la menace d'une attaque policière et renforcera les rand du maquis F.T.P.F. (Franc Tireur et Partisans Français) Henri Barbusse

3. Le maquis F.T.P.F. Henri Barbusse : Créé en décembre 1943 sur le territoire de la commune de Cassagnes, il résulte d'un groupe F.T.P.F. et du prisonnier évadé Laurent Battle. Il sera dirigé par Georges Morer. Momentanément dissous devant le risque d'une attaque militaire, il se reformera en mai 1944. On retrouve alors dans le maquis des F.T.P.F. et des résistants comme Julien Panchot. Début juillet, malgré des attaques alllemandes, il se composera de 150 hommes prêts à occuper Prades et à aider à la Libération du département.

Suite à l'éxécution d'un des maquisards, ceux-ci assiègent Prades le 29 juillet , y tuent trois collaborateurs et en font prisonnier trois autres, qui seront éxécutés. Aprés cette action de représailles, les allemands, le 2 août 1944, brûlent le village de Valmanya où s'était installé le maquis. Non contents de cette destruction, les allemands vont troturer plusieurs personnes dont Julien Panchot. Bléssé aux jambes, laissé sans soin, on lui arrachera ongles, cheveux et yeux. Il sera finalement fusillé, assis contre un mur.

Ce nom s'associe à celui du village de Valmanya afin que l'on n'oubli pas ce qui c'est passé dans le Roussillon.

 

On retrouve aussi d'autres maquis et groupes F.T.P.F. implantés dans le vallée de l'Agly et à Perpignan ainsi que des maquis de l'Armée Secrète dans le Vallespir et à Perpignan.

 

Les réseaux

On retrouve dans le département de nombreux résaux. En voici la liste de quelques uns :

"Ajax" . "Alexandre-Edouard" . "Brutus" . "Maurice" . "Picot" . "Sainte Jeanne" . "Travaux ruraux" . "Tramontane" . "Maillol" . "Hi-Hi" . "AJ-AJ" . "Cotre" . "Gallia" . "Alibi" . et bien d'autres ...

 

S'exerçant sous plusieurs formes, la Résistance dans les Pyrénées-Orientales avait un but COMMUN, libérer le département de la botte nazie et y contribue avec la libération, entre autres, de Perpignan le 19 Août 1944.